Munnar - Top station

Depuis que nous sommes au Kerala, dont chez lui comme il dit, notre chauffeur s'excite au volant.
Il prend le passage en force, fait reculer quand la route est trop étroite pour deux (ou essaie car parfois il tombe sur plus coriace que lui ) . On ne le reconnait plus sur ses terres.
Et pourtant la route est étroite et sinueuse pour monter à Top Station. il y a danger, et de temps en temps y a de quoi serrer les fesses ...

Il y a danger de croiser des éléphants en liberté, mais pas que .
D'ailleurs on trouve des hôtels à prières sur la route, c'est pas pour rien.
Parait même qu'il y a des tigres dans la région... mais pour l'instant le danger c'est le prochain virage.
Alors on ne moufte pas, et on croise les doigts. On admire la foret d'eucalyptus en se disant qu'on aimerait pas aller les respirer de trop près .

Premier stop sur la route pour voir des éléphants, on peut même monter dessus... Mais je n'ai aucune envie de participer à cette exploitation, même si je pense qu'ils sont peut-être mieux là que devant un temple à faire les singes avec les piécettes qu'on leur donne....
Bon ici, le petit commerce a l'air de bien marcher, avec les indiens.
Petite balade en famille et ensuite on peut leur donner à manger, bananes, ananas... tout le monde a l'air content.
A côté deux , trois stands de babioles, et un stand de tir, sur des ballons accrochés sur une planche et de vrais pistolets et carabines ... J'en connais un qui serait content, enfin "si son père le voulait bien ' car cet enfant est très malheureux comme chacun le sait.

La route continue à monter, les voitures à se croiser et nous à croiser les doigts.
mais finalement nous voici en haut, entrée payante, un prix pour les locaux un prix pour les étrangers, on commence à avoir l'habitude, mais Claude raloche encore un peu.

Vu d'en haut, il est vrai que la vue est à 360 degrés mais comme souvent dans cette région brumeuse.
Cela donne un paysage un peu mystérieux, comme une estampe japonaise.

Notre plus gros souvenir de cet endroit restera la rencontre de collégiens. une tripotée débarque sur la plate forme  quand on y est. C'est clair qu'ils sont plus captivés par notre présence que par le paysage. Jusqu'au moment où un garçon plus hardi que ses copains demandent à Claude de faire 'pick pick' avec lui, je traduis : photo. Le bal des selfies commencent, les uns après les autres défilent nous sommes acculés sans un angle de la plate forme avec cette nuées de bon petits gars, tout content tout souriant des "qui dit oui , qui dit non " (voir plus bas).

Pendant qu'on est très occupés c'est le wagon de filles qui arrive, jusqu'à ce qu'une un peu plus hardie que les autres ...... allez, c'est parti, pick pick  avec moi aussi .

Elles sont si mignonnes, toutes contentes, c'est incroyable ce qu'on peut être exotique, le clou de top station, c'est nous  !

J'ai dit plus haut "qui dit oui, qui dit non"; je vous dois une explication. Depuis le premier jour nous avons été surpris, et j'avoue un peu déboussolés car quand on pose une question simple, donc on est sûr qu'ils ont bien compris... Il répondent en secouant la tête, donc pour nous la réponse est non, ben non, c'est oui. C'est oui car avec les yeux et le sourire c'est oui. et puis non c'est clairement de droite à gauche alors que là en y regardant mieux c'est plutôt des petites rotations, comme si on faisait des petits ronds avec le menton, comme les petits chiens sur les plate-formes des vitres arrière des voitures .
C'est charmant, ils font ça avec beaucoup de grâce, nous du coup on s'y entraine .
Ne soyez pas étonnés si vous nous voyez vous répondre non de la tête et oui avec les yeux, maintenant que vous avez l'explication .... faudra vous y faire.